Sinopse
«Connaissance de l’Inconscient», fondée en 1966, est une collection ouverte, sans dogmatisme ou esprit de chapelle, aux différentes courants de la psychanalyse freudienne. Elle s’attache à faire connaître en France les auteurs étrangers, notamment anglo-saxons, chez qui une expérience clinique exceptionnelle a su engendrer une pensée neuve.
L’année 1907, où commence cette Correspondance, est pour Freud une année capitale: elle marque la fin de son isolement, le début de ce qui allait devenir le mouvement psychanalytique. Abraham joue un rôle de premier plan au sein de ce mouvement dont la finalité est double: propager la science psychanalytique déjà assurée de ses principes mais qui ne cesse de conquérir de nouveaux domaines d’où l’importance des publications, de l’enseignement, de la création des sociétés locales: maintenir la cohésion du groupe tout en favorisant la recherche individuelle, dans un champ qui, plus que tout autre, exclut le critère du «bon sens. Tâche difficile, qui suppose plus d’une révision déchirante et à laquelle excelle Abraham, souvent plus lucide que Freud à reconnaître, chez un Jung ou un Rank, la déviation naissante.
En ce sens, l’histoire de la psychanalyse ce volume en est un témoignage saisissant a une valeur exemplaire pour tous ceux qui intéressent la formation et le fonctionnement d’un mouvement révolutionnaire, porté au départ par un petit groupe, et dont le progrès dépend moins, comme on le croit, de la diffusion pure et simple de ses idées dans un milieu hostile, que de la résolution de ses conflits internes.
Document historique de premier ordre, la Correspondance Freud- Abraham est aussi une discussion scientifique riche, précise, un dialogue psychanalytique, à la fois sérieux et enthousiasme, que suscite une occasion toujours renouvelée un traitement en cours, une hypothèse théorique, un projet de revue ou même – mais, cette fois, Freud est réticent film.
En Abraham, Freud sut d’emblée qu’il avait trouvé un disciple qui ne fils – futur rebelle.- serait pas un mais un maître.
Karl Abraham naquit à Brême le 3 mai 1877 et mourut le 25 décembre 1925, à l’âge de quarante-huit ans. Toute son activité a été consacrée à la psychanalyse. Il prend connaissance des idées de Freud au Burghölzi à Zurich où il est l’assistant de Bleuler et de Jung. En 1907, il rencontre Freud, puis vient s’installer à Berlin. En 1909, se crée la Société psychanalytique de Berlin dont Abraham restera président jusqu’à sa mort. En 1924, il est élu président de l’Association internationale. L’ensemble des écrits de ce pionnier de la psychanalyse, esprit rigoureux et clinicien hors pair, est depuis peu accessible au lecteur français. L’œuvre de Maurice Bouvet en France, en Angleterre celle de Melanie Klein sont en filiation directe avec celle d’Abraham.