Marxistes et Chrétiens

Sinopse

Entretiens de Salzbourg

Tout dernièrement, le Cardinal Kœnig, Président du secrétariat pour les non-croyants, présentait à la presse un document du Vatican intitulé « Le Dialogue avec les athées ». Le dialogue, y est-il dit en substance, ne peut jamais s’établir «entre des systèmes opposés
statiquement considérés», mais «entre des personnes vivantes qui adhèrent à des théories opposées». Un tel document donne toute leur actualité aux entretiens que nous publions ici. Ceci se passait en 1965, à Salzbourg, où plus de deux cents théologiens, intellectuels et savants, catholiques et marxistes de l’Est et de l’Ouest, s’étaient réunis sous l’égide de la «Paulus Gesellschaft».
Une chose frappe à l’analyse de ces débats: la quasi-impossibilité constatée par les congressistes de situer leur discussion au plan des idéologies: comment le faire en effet sans apostasie, mais aussi sans demander du partenaire ce qui pourrait être de sa part une apostasie également. Des événements recentes ont montré dans quel dilemme insoluble on se trouvait enfermé lorsque des orthodoxies sclérosées et des critères doctrinaux prenaient le pas sur les nécessités de l’heure.
Ce sont ces nécessités historiques auxquelles chrétiens et marxistes, à Salzbourg, se sont sentis solidairement confrontés : nécessité de s’accepter mutuellement au sein d’une société pluraliste, de plus en plus marquée par la sécularisation; sentiment d’être pris de vitesse par des problèmes comme la guerre, la faim, la montée des jeunes nations; nécessité, soulignée par le professeur J. B. Metz, de promouvoir «l’humanisation du monde, la transformation du monde en un monde des hommes pour les hommes».
Objectif limité sans doute, mais objectif concret et réaliste. Comme l’exprimait R. Garaudy: « Si l’avenir nous départagera, le présent nous rassemble. Nous portons ensemble la responsabilité de l’espoir ».